lundi 26 août 2013

Fettucini crudivores à la sauce rosée

Eh bien non: je ne suis pas tombée sur la tête! Et je n'ai pas pris un solide virage grano non plus. Bien que j'ai été initiée au crudivorisme par une amie d'enfance il y a de nombreuses années, je n'ai pas ressenti la moindre affinité avec ce style de cuisine jusqu'à récemment. Et pour cause: l'une des principales techniques en cuisine, la cuisson, ne vise pas seulement à rendre les aliments plus digestes ou sécuritaires à consommer. Elle favorise aussi l'extraction de saveurs.

Le crudivorisme, qui favorise la consommation d'aliments crus (ou secs, séchés à basse température) afin de préserver leurs propriétés nutritives, élimine chemin faisant un grand nombre d'ingrédients bien aimés comme le pain et les fromages. En ce sens, il représente l'une des diètes les plus restrictives qui soient.

J'ai eu l'occasion de réviser ma position par rapport à la cuisine crudivore lorsque j'étais à Vancouver. Mon Chef instructeur d'alors a démarré son propre restaurant de cuisine végétarienne et végétalienne et lors d'un mémorable repas visant à souligner mon départ, j'ai eu l'occasion de goûter certaines de ces créations, dont plusieurs crudivores. J'ai été séduite par la créativité présidant à la composition des assiettes, la grande fraîcheur s'en dégageant, de même qu'une emphase nette sur la précision des saveurs.

Un plat en particulier s'est démarqué entre tous et il s'agit d'ailleurs d'un des porte-étendards de la communauté crudivore en mode séduction: une assiette de fettucini de courgette avec une sauce rosée aux tomates séchées à base de noix de cajou.

Depuis que j'ai goûté ce met, je n'ai pas cessé de fantasmer sur la possibilité de le recréer à la maison. Ce moment est enfin arrivé la semaine dernière avec l'introduction d'un Vita-Mix tout neuf dans ma cuisine. Bien qu'un tel outil ne soit pas absolument indispensable pour réaliser cette recette, mon horrible historique de grande destructrice de mélangeurs (avec un s, oui) m'a enjointe à préconiser la prudence.

Voici donc, pour vous tout autant que pour moi, ma version des fettucini du restaurant The Acorn à Vancouver. :) Simple à exécuter, elle demande néanmoins une certaine planification, puisque les techniques utilisées pour préparer les aliments s'échelonnent sur 24 heures.

Je vous encourage à essayer cette recette non pas parce qu'elle est crudivore, mais parce qu'elle est tout simplement délicieuse! Si délicieuse, en fait, que je vais l'inscrire de ce pas au "Défi Tomate" du site "Recettes de cuisine." Je vous reviens avec une médaille d'or, j'espère!

Les couleurs vives de cette assiette crudivore mettent en appétit,
mais plus important encore, les saveurs sont au rendez-vous!

Fettucini crudivores à la sauce rosée

Fettucini de courgette
- 6 courgettes
- 1 c. à table d'huile de noix
- Sel et poivre du moulin au goût

Sauce rosée aux noix de cajou
- 2 tasses de noix de cajou séchées (non rôties et non salées, en vente dans les magasins d'alimentation naturelle) et assez d'eau pour recouvrir
- 3/4 de tasse d'eau de trempage réservée
- 1 pot de 280 grammes de tomates séchées au soleil émincées
- 1 c. à table de feuilles de basilic frais émincées
- 1 c. à thé de fleur d'ail fermentée
- 1 branche de thym
- 1 petit piment fort (optionnel)
- Une poignée de persil frais et quelques brins de ciboulette

Garniture
- 20 tomates miniatures
- 1 cuiller à table d'huile d'olive
- 12 olives noires séchées au soleil dans l'huile
- Herbes fraîches au goût (un rappel du basilic, du persil et de la ciboulette pour moi)

Préparation

1- Déposer les noix de cajou dans un bol et les recouvrir d'eau complètement. Les laisser tremper pendant 24 heures.

2- Le lendemain, au moins trois heures avant le repas, couper les tomates miniatures en deux et les déposer sur une plaque de cuisson allant au four, peau sur le dessus. Les brosser à l'huile d'olive, les saler et les poivrer, puis les déshydrater à 200 degrés Fahrenheit pendant 3 heures.

3- Dans un bon mélangeur (ex: de type Vita-Mix), combiner les noix de cajou avec 3/4 de t. d'eau de trempage réservée, les tomates séchées au soleil, le basilic émincé, la fleur d'ail fermentée, le thym, le piment, le persil et la ciboulette. Mélanger jusqu'à l'obtention d'une sauce crémeuse rosée. Saler et poivrer, goûter et rectifier les assaisonnements au besoin.

4- Amener un grand chaudron rempli d'eau salée à ébullition. Pendant ce temps, trancher les courgettes sur toute leur longueur à la mandoline en utilisant la lame qui permet d'obtenir des lamelles de la largeur des fettucini. L'épaisseur devrait être suffisante pour que les lamelles se tiennent, mais soient déjà souples comme une pâte cuite. Lorsque l'eau bout, fermer le rond, puis immerger les lamelles de courgette de 20 à 30 secondes. Les égoutter à l'aide d'un chinois, puis les refroidir à grande eau. À l'aide d'une essoreuse à salade, les sécher, puis les combiner dans un bol avec l'huile de noix (ou d'olive), sel et poivre au goût.

5- Pour assembler, disposer les courgettes dans le fond des assiettes de service comme des fettucini classiques. Napper d'une bonne tasse de sauce, puis garnir à l'aide des tomates séchées, des morceaux d'olives et des herbes fraîches.

Bien que cette recette se passe très bien de fromage, vous pouvez pousser la logique crudivore en préférant une substitution classique - la levure alimentaire - au parmesan. Beaucoup de gens l'ignorent, mais ce fromage, en plus de ne pas être crudivore, n'est pas végétarien non plus, puisqu'il est préparé grâce à la présure, un coagulant d'origine animale.


Avec ma mandoline et mon Vita-Mix, je me sens prête à conquérir le monde!

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2 commentaires:

  1. Enfin une synthèse instructive sur les non-vertus du "crudivorisme". Et je rigole bien en apprenant que l'utilisation de certains fromages tolérés dans cette ascète est inepte.
    Cette recette est très belle, inspirante, simple et parfumée, je le sens depuis l'autre côté de ton continent et de l'Atlantique...
    Et merci pour ton verbe!

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    1. Et merci beaucoup pour le commentaire! C'est toujours un peu un pari que de traiter d'un sujet comme le crudivorisme, car cela apparaît radical aux omnivores conventionnels et ma position n'est pas du tout assez militante pour les végétaliens qui ont fait le saut vers une alimentation "vivante." Jusqu'à présent, l'ouverture d'esprit, la responsabilité en tant que consommateur et le plaisir de bien manger ont quand même été de justes guides dans ma démarche.

      Faites-moi signe si jamais vous essayez cette belle recette!

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