samedi 28 septembre 2013

Sortez votre kilt, c'est l'heure de la Guinness au Galway!

Depuis mon retour à Québec, j'ai le bonheur de vivre sur Cartier, ce qui signifie aussi y magasiner, y manger et y lécher les vitrines à défaut de pouvoir me payer toutes les belles choses que je vois à l'intérieur des boutiques. Après plus d'un an, on aurait pu croire que j'avais fait le tour de l'offre alimentaire de l'artère, mais non. Il restait encore un dernier bastion à conquérir et Tonresto.ca m'en a fourni l'occasion parfaite la semaine dernière en m'envoyant au mission au Pub Galway.

À compter d'aujourd'hui, tous les billets concernant la scène culinaire de Québec vont se trouver sur mon nouveau site www.foodistaenmission.com à partir du lien suivant. J'espère que vous aurez le goût d'un clic de plus pour aller lire toute l'histoire! (Elle est rigolote, promis!)




vendredi 27 septembre 2013

Un lancement, quatre nouveautés

Chers lecteurs,

Après deux années à la barre de 180 degrés, j'ai le grand plaisir de vous annoncer que je passe à la prochaine vitesse. Dans le cadre d'un méchant beau party organisé au Tiers Temps, j'ai lancé aujourd'hui la nouvelle image de marque "Foodista en mission", avec un site web complet, avec une boutique et une offre de services incluant un projet fou, fou, fou pour la Capitale-Nationale dont je vous parlerai ci-dessous. Voici un résumé en quatre temps des annonces qui ont marqué mon lancement et des nouveautés qui prendront leur envol dans les jours et les semaines à venir.




Héloïse Leclerc, consultante culinaire et blogueuse culinaire professionnelle 

À chaque fois que je me présente en tant que blogueuse culinaire, on me demande si je gagne ma vie avec mon blog. La réponse est non. En revanche, mon blog a été et continue d’être un outil de développement professionnel et une fabuleuse carte de visite qui me permet de démontrer les multiples possibles au carrefour entre les communications et les arts culinaires.

En tant que blogueuse culinaire professionnelle, j’assimile une importante partie de mon travail à celui de journaliste, dans la mesure où je consacre beaucoup d’efforts pour bâtir des contenus de qualité alimentés par des sources crédibles. Cela dit, une dimension importante du travail de blogueur relève de l’opinion informée plus que du simple partage « objectif » d’information. Si mon opinion n’est pas à vendre, mon expertise en communication et en création culinaires seront désormais au cœur de mon offre de services aux particuliers et aux entreprises de l’industrie culinaire.

Une rare photographie de moi en action croquée sur le vif
par le photographe montréalais Maxime Juneau.

Foodista en mission, une plate-forme dédiée à la Capitale-Nationale et au reste du Québec

Internet étant ce qu’il est – c’est-à-dire, sans frontières – je n’aurais jamais imaginé que mon blog 180 degrés développerait un lectorat francophone international. Mes recettes étant très populaires en France et ma couverture des entreprises et événements locaux ayant plus d’impact auprès des gens de Québec, je me suis retrouvée un peu coincée entre ces deux pôles dans le développement des contenus de mon blog. J’en étais carrément rendue à m’empêcher de couvrir certains événements locaux afin de ne pas embêter mes lecteurs européens, même si l’intérêt du public québécois pour son actualité culinaire est indéniable.

Le grand dilemme est enfin résolu avec le lancement de foodistaenmission.com. Grâce à cette plateforme dédiée aux lecteurs québécois, je pourrai maintenant couvrir la scène locale comme bon me semble. Je distribuerai aussi des cartes d’affaires « Foodista en mission » et j’utiliserai foodistaenmission.com pour faire la promotion de mon offre de services aux particuliers et aux entreprises de la Capitale-Nationale.

180 degrés, le blog de recettes officiel de Foodista en mission

Le corollaire du démarrage du site foodistaenmission.com, c’est la consécration de 180 degrés en tant que blog de recettes officiel de la marque Foodista en mission. C’est aussi sous la bannière de 180 degrés que je vais continuer de développer des contenus audio-visuels tels que les tutoriels de cuisine destinés à la plate-forme Youtube. À ce jour, 6000 visiteurs ont visionné un total de 330 heures de contenus culinaires de pointe, incluant des techniques pour réaliser des sauces classiques, effectuer la boucherie du poulet, pétrir le pain et caraméliser des crèmes brûlées à la torche.

La démocratisation des trucs de Chef constituant une partie centrale du mandat de « Foodista en mission », les recettes et le partage des techniques culinaires continueront à occuper une place prépondérante dans ma production.

Un nouveau concept « foodie » ultime : le resto-bulle

Une vraie foodista en mission dans l’âme, je désire contribuer à dynamiser la scène culinaire locale et je lance aujourd’hui un projet qui me permettra de le faire. Mon concept de resto-bulle s’inspire d’une pratique répandue dans plusieurs grandes villes du monde qui consiste à tenir des soirées gastronomiques dans des espaces privés à coup de soirées. Contrairement aux restos undergrounds typiques, cependant, mon resto-bulle se déploiera dans un cadre événementiel VIP entièrement légal et régi par la réglementation en vigueur.

1 lieu unique, 1 menu gastronomique 7 services en accords mets et vins, 1 seul soir, 1 thème créatif, 25 billets disponibles : voici en essence le concept de mon resto-bulle. À l’occasion de mon lancement, j’ai annoncé la première bulle qui aura lieu le 31 octobre 2013 prochain à Québec. Curieux? Toutes les informations se trouvent ici, sur foodistaenmission.com, et les billets sur Eventbrite! Faites vite!!


Pour visionner une super accroche vidéo préparée par mes amis
de Nücom Productions, je vous invite à cliquer ici!

mercredi 25 septembre 2013

Un Canard de plus en plus Goulu!

Dernièrement, le projet "Manger local: de l'assiette à la table" me conduisait dans les locaux du Canard Goulu sur Maguire afin d'en apprendre plus sur la terrine à foie gras que la compagnie avait commandé à la céramiste limouloise Véronique Martel. J'y ai fait la connaissance de Marie-Josée, l'une des dynamiques co-fondatrices de l'établissement. Nous avons parlé de son canard de Barbarie, élevé avec soin du coco à la table - justement! -, mais aussi, de la stratégie d'affaires de l'entreprise.

Après plusieurs expériences de vente dans des grandes surfaces où ses produits de qualité étaient enterrés par l'offre, Marie-Josée et son partenaire d'affaires Sébastien en sont venus à la conclusion que leur développement devait passer par la vente directe, à l'image de ce qui se faisait déjà à leur ferme de St-Apollinaire. En effet, seul un contact avec la clientèle permet de bien expliquer les spécificités d'un produit de qualité et de bien la conseiller dans le processus d'achat. C'est dans ce contexte qu'un nouveau point de vente à été ouvert à Québec en 2007.

Six ans plus tard, la stratégie "du petit pas" porte à nouveau des fruits, puisque le Canard Goulu vient de démarrer une nouvelle succursale à Cap Rouge, au 955 route Jean-Gauvin.

L'ouverture a eu lieu samedi dernier, au grande bonheur des fans fidèles du Canard Goulu et des gourmets curieux, qui ont pris d'assaut la coquette petite boutique. À mon arrivée, c'est Sébastien qui m'a accueillie avec un large sourire.

"En plus de nos produits du canard frais et en pot, notre Chef Martin Guillemette est en train de développer un nouveau concept, afin que l'on puisse proposer à nos clients une expérience de prêt-à-manger sur le thème du canard." Les choix disponibles sont appelés à varier d'une semaine à l'autre. Au moment de ma visite, le Canard Goulu offrait une crème de poireaux au fond de canard, des salmis de canard et des magrets en sauce, des petits légumes sautés et des cannelés de Bordeaux pour clore le repas en beauté.

Le prêt-à-manger cuisiné par un Chef, c'est un peu
comme avoir un restaurant dans sa maison, non?
Selon Sébastien, Chef Martin Guillemette s'était montré très motivé lors de son embauche par la possibilité de développer des gammes de produits en lien avec le canard. En plus des recettes à base de canard, comme le spaghetti aux boulettes de canard et le smoked meat de canard, il a aussi mitonné des marmelades, confitures et marinades qui accompagnent à merveille cette viande festive. Poires au poivre du Sichuan ou tomates confites à l'orange, les options ne manquent pas, à mi-chemin entre le réconfort du familier et le plaisir de l'aventure.

Un produit original offert depuis environ un an, le smoked meat
de canard surprend les clients. Une fois le choc initial passé,
il paraît qu'on y revient encore et encore!

Le réfrigérateur de la boutique regorge de produits frais
et prêts à cuire d'une grande qualité.
Si le Canard Goulu s'est rapproché de votre résidence grâce à cette nouvelle ouverture, profitez-en pour aller faire un tour! Et si les succursales du Canard Goulu sont encore trop loin de chez vous, faites entendre votre voix! Qui sait, peut-être y aura-t-il un autre point de vente dans votre secteur un jour?

Coquette et chaleureuse, la nouvelle succursale du Canard Goulu
à Cap Rouge a de quoi séduire une clientèle locale.

En plus des produits du Canard Goulu et à l'instar du point
de vente sur Maguire, la boutique de Cap Rouge propose
une sélection de produits du terroir, des livres et des accessoires épicuriens.

Sympathique murale mettant le canard et les produits du canard à l'honneur!

L'équipe s'affaire à répondre aux questions des visiteurs!


mardi 24 septembre 2013

Moules aux saucisses et à la bière

À deux jours du lancement de mes nouveaux projets de foodista en mission, je suis totalement dans le jus, mais cela n'empêche pas de devoir manger de temps à autre. Comme je raffole des moules et qu'il s'agit d'un plat facile et rapide à exécuter, le moment est enfin venu de partager cette recette avec vous.

Plusieurs écoles gourmandes s'affrontent en matière de sauces pour les moules. Mon cœur à moi penche nettement pour les préparations à base d’alcool (vin ou bière) et de crème 35%. Il faut bien mourir de quelque chose, comme on dit!

Dans le cas présent, la saveur de la bière est mise en valeur par l'inclusion de quelques rondelles de saucisses bien grasses, un vrai festin de championne!

Pour ceux et celles que ça s'intéresserait, dans mes consignes de préparation, j'en profite pour vous partager une méthode de cuisson des moules qui m'a été enseignée par Robert Clark, qui était alors Chef au C Restaurant à Vancouver. Depuis que je l'ai essayée, je ne suis jamais revenue en arrière. :)



Moules aux saucisses et à la bière
(En repas principal, pour 2 personnes)

Ingrédients

- 2 saucisses à la bière de bonne qualité
- 1 c. à thé d'huile neutre
- 1 kg de moules fraîches
- 2 échalotes grises (ou 1/2 oignon)
- 2 belles gousses d'ail finement émincées
- 1 petite Fin du monde (ou autre bière au goût, pour cette recette, j'éviterais les bières très houblonnées)
- 1 tasse de crème 35% (ou un mélange de lait-crème à 5% si vous désirez remettre votre mort par le bedon à un autre jour... Il faut le dire: c'est quand même moins bon)
- Sel et poivre du moulin au goût
- 1 c. à thé de fécule de maïs délayée dans 2 c. à table d'eau froide (optionnel, pour épaissir la sauce)

Préparation

1- Faire congeler les saucisses pendant 20 minutes environ, juste assez pour les raffermir, puis les trancher en rondelles d'environ 1/2 cm d'épaisseur. Dans un poêlon, faire chauffer l'huile à feu moyen vif et faire dorer les saucisses sur les deux faces.

2- Pendant ce temps, émincer les échalotes grises et l'ail.

3- Laver les moules à l'eau froide en vous assurant de jeter toutes les moules ouvertes qui refusent de se fermer, même si vous les pincez de façon répétée entre votre pouce et votre index.

3- Réserver les saucisses dorées dans un petit bol et dans le gras de cuisson, faire fondre l'échalote et l'ail pendant 3 minutes environ.

4- Déglacer le poêlon avec la bière et réduire de moitié.

5- Placer un grand chaudron sur un feu vif et faire chauffer à sec jusqu'à ce qu'une bonne chaleur se dégage du fond du chaudron. Transvider les moules d'un seul coup, ajouter la réduction de bière et fermer le couvercle aussi rapidement que possible. ATTENTION: le liquide va s'évaporer furieusement au contact du métal chaud et dégager de la vapeur! Utilisez une mitaine pour le four afin de transvider le liquide au besoin. Il importe d'agit rapidement, afin de garder la chaleur intense dans le chaudron et forcer les moules à s'ouvrir rapidement, plutôt que de mariner et de sur-cuire dans leur propre jus.

6- Après 3 minutes environ, ouvrir le couvercle du chaudron. Les moules devraient être presque toutes ouvertes. Si ce n'est pas le cas, referme le couvercle et poursuivre la cuisson 1-2 minutes de plus. Fermer le rond.

7- Transvider les moules dans un bol et écarter toutes celles qui ne se sont pas ouvertes lors de la cuisson tout en gardant le liquide dans le chaudron.

8- Ajouter la crème au liquide de cuisson, goûter, rectifier les assaisonnements et au besoin, chauffer la sauce sur un feu doux tout en évitant de l'amener jusqu'au point d'ébullition. Si désiré, ajouter le mélange de fécule et d'eau et faire chauffer jusqu'à l'épaississement de la sauce.

9- Napper les moules de la sauce et servir sans attendre.

Vous pouvez accompagner vos moules d'une salade verte, de baguette, de frites de pomme de terre sucrée ou même, de pâtes qui vous permettront de profiter au maximum de la sauce bien savoureuse. Et pourquoi pas une petite bière avec ça? ;)

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samedi 21 septembre 2013

Pad thaï au daïkon cru

Vous savez ce qu'il ne faut jamais dire? Jamais! Je m'étais bien promis de ne JAMAIS me laisser happer par les filets de la mouvance crudivore, mais voilà, je me suis laissée tenter par un ouvrage intitulé "Cru: 115 recette vivantes" lors de mon dernier passage en librairie. Il faut quand même dire que je ne risque pas de renoncer à ma cuisinière en raison de cet ouvrage. Disons plutôt que je lui donnerai un petit congé un soir de temps en temps, afin d'éplucher les recettes vitaminées de Delphine de Montalier.

Soupes froides, tartare de canard, ceviche de homard, salades folles et desserts juste assez cochons, l'ouvrage Cru regorge d'idées de recettes au goût du jour, des profils de saveur épurés et surtout, un amour des produits qui transperce les pages. Suite au succès connu par mes fettucini crudivores à la sauce rosée sur 180 degrés, j'ai eu le goût de mettre à l'épreuve (et à ma main) la recette de "pad thaï" tout cru du livre. (J'encadre "pad thaï" de guillemets, car la liste d'ingrédients s'écarte quand même pas mal de la version d'origine.)

Dans cette belle création de Delphine de Montalier, les pâtes sont remplacées par des vermicelles de daïkon crues, à peine marinées dans la vinaigrette acidulée de la salade. Le résultat surprend par sa finesse et sa texture imparables.

Bien que cette recette nécessite l'intervention d'une mandoline adaptée avec une lame spéciale pour obtenir l'effet désiré, vous pourriez aussi tenter cette recette en "pelant" le daïkon tout en légèreté à l'aide d'un "éplucheur large." Vous aurez alors des pâtes plus substantielles, mais certainement délicieuses.


Le daïkon en vermicelles ressemble à s'y méprendre à des nouilles de riz.
J'aurais tendance à dire qu'il les dépasse à la fois en goût et en texture,
mais c'est à vous de juger!

Pad thaï au daikon cru 
(Pour 2 personnes en repas principal ou 4 personnes en accompagnement.)

Ingrédients

- 1 radis chinois d'environ 700 grammes
- 2 sachets de 300 grammes d'edamames surgelés (Il s'agit de jeunes fèves de soja en cosse. J'ai trouvé les miennes chez Costco, un vrai délice!)
- 1/2 poivron rouge
- 1/2 tasse de coriandre finement ciselée

Pour la vinaigrette
- 2 c. à table d'huile d'olive
- 2 gousses d'ail écrasées
- 1 c. à table de vinaigre de cidre ET 1 c. à table de vinaigre de riz ou 2 c. à table de vinaigre de riz
- 1 c. à table de sauce de poisson
- Jus et zeste de 1 lime bien lavée (et bio de préférence)
- 1 c. à thé de sauce soya
- Sel et poivre du moulin au goût

Pour la garniture
- 1/4 de tasse d'arachides salées broyées à l'aide d'un mortier

Préparation

1- Dans un four micro-ondes, faire cuire les deux pochettes d'edamame en suivant les instructions du fabricant. (J'ai fait cuire les deux sacs séparément pendant 2.5 minutes chacun.) Ouvrir les sacs en prenant garde de ne pas se brûler, puis écosser les fèves et réserver dans un bol au réfrigérateur.

2- Éplucher le daïkon, puis à l'aide d'une mandoline et d'une lame à trancher ultra-finement,  le découper en vermicelles.

3- Trancher le poivron rouge en fines lamelles.

4- Mélanger tous les ingrédients de la vinaigrette dans un bol.

5- Combiner les edamames, les vermicelle de daikon, le poivre rouge et la coriandre dans un bol à salade. Ajouter la vinaigrette et bien mélanger. Laisser reposer au réfrigérateur une quinzaine de minutes afin de laisser les saveurs se mélanger.

Au moment de servir, il ne reste plus qu'à garnir d'arachides broyées. Afin de rendre ce repas plus substantiel, il serait facile d'ajouter quelques crevettes nordiques, un peu de blanc de poulet ou même, quelques cubes de tofu. Bien entendu, cela sortirait de la logique "crudivore" de la recette originale, mais qui nous le reprochera? Personne!

Aussi, n'hésitez pas à jouer avec les légumes entrant dans la composition de cette salade: carottes, concombres, pois sucrés... Différentes couleurs et textures contribueront à transformer cette recette modeste en véritable petit trésor.

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jeudi 19 septembre 2013

Foodie ET en forme

Foodie ET en forme. Ça fait déjà un petit bout de temps que cette idée de billet me trotte dans la tête. Je me trouvais à Montréal, dans une activité foodie justement, et je me suis jointe avec intérêt à un petit groupe de blogueurs qui ne parlait pas de bouffe (une rareté!), mais plutôt, de forme physique. Bon, d'accord, il y a quand même un lien entre les deux, puisqu'il existerait une telle chose que "le food blogger 15", ces 15 livres d'amour qui viennent avec le dur quotidien de l'expert culinaire (participer à des ateliers de dégustation, échantillonner des produits, faire des critiques de resto, tester et re-tester une recette de gâteau à 8 étages.... ce genre de trucs...)

On s'entend tous pour ne pas se plaindre: la nourriture est notre passion. Mais il faut quand même un plan et ici comme ailleurs, la meilleure stratégie ne consiste pas à sauter des repas ou à se lancer à corps perdu dans des cures de désyntox au pamplemousse et jus vert.  La solution est à portée de main: l'exercice!

De nombreux blogueurs culinaires sont de grands adeptes de la course à pied. Tôt le matin, ou tard le soir, en été comme en hiver, la sympathique Caroline de la Cuiller à goûter n'hésite pas à piétiner le bitume montréalais. À Québec, le sommelier et foodie Kler-Yann Bouteiller ajoute à la course un entraînement vigoureux en karaté.

Lors d'un récent repas au Laurie Raphaël dans le cadre d'un événement consacré aux vins de Côtes de Bordeaux, Chef Daniel Vézina me confiait faire affaire avec un entraîneur privé depuis plus d'une dizaine d'années, en plus de faire plusieurs choix éclairés à table (sauter le pain avec le fromage, couper sur les desserts à moins d'avoir une grosse rage de chocolat...). Comme il le notait si bien, le corps change avec l'âge et ne métabolise plus la nourriture de la même façon, ce qui doit inciter à faire le ménage dans ses habitudes de vie.

Ayant moi-même franchi le cap de la trentaine assez récemment - à peu en même temps que le démarrage de 180 degrés -, je dois dire que j'ai commencé à considérer sérieusement mes options à  mon retour à Québec. L'absence d'un gymnase à proximité de la maison, un budget trop limité pour recourir à de l'entraînement privé et un horaire trop chargé pour me permettre de passer de longues heures à courir dehors, les obstacles semblaient insurmontables, jusqu'à ce que j'entende parler de la méthode Tabata pour la première fois.

Ce protocole aurait été développé au Japon par Professeur Izumi Tabata en 1996 suite à une recherche qui démontrait les bénéfices d'un entraînement fractionné à haute intensité. L'intérêt de ce protocole relève du fait qu'il repose sur de brèves séances très intenses, où des mouvements en aérobie sont intercalés avec des moments de récupération.

L'élément le plus vendeur pour moi dans cette méthode était la promesse de résultats observables avec seulement 3 séances d'une vingtaine de minutes par semaine. À l'aide d'Internet, j'ai trouvé un compteur Tabata et j'ai déniché des vidéos illustrant divers types d'exercices pouvant être exécutés dans le confort de mon chez moi, puis je me suis mise au travail.

Voici ce à quoi ressemble le compteur Tabata. Ce dernier indique le nombre
de cycles et de séquences restants tout en chronométrant les périodes
d'activité et de repos. 
Ma séance typique comprend un petit échauffement, 4 séquences "Tabata" sur de la musique de David Guetta (1 séquence correspondant à 8 répétitions d'un mouvement exécuté à pleine intensité pendant 20 secondes, suivi de 10 secondes de repos) et un petit moment de détente avec des étirements. Même si les périodes de repos sont nombreuses, je ne vous cacherai pas que cet entraînement est brutal. (Il est d'ailleurs déconseillé de se lancer là-dedans si vous avez des problèmes de santé ou si vous êtes en mauvaise condition physique à la base. Vous allez peut-être exploser.)

Cela dit, les bénéfices - quoiqu'en disent certains détracteurs - sont bien réels! L'effet brûle-calories-en-trop est bien au rendez-vous, et, tout aussi chouette, je ne suis plus essoufflée lorsque j'ai à courir après mon autobus - étrangement, ça arrive souvent.- Si vous êtes toujours à la recherche d'une méthode pour vous mettre en forme et le rester, sachez que Tabata le fait pour moi!

Et vous, c'est quoi votre secret?

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mardi 17 septembre 2013

Poulet Gongbao: le Général Tao peut aller se rhabiller

Cela est de moins en moins un mystère: le poulet du Général Tao bien aimé des Québécois n'a pas grand chose à voir avec la cuisine chinoise. Ce plat de poulet aigre-doux (plus doux qu'aigre dans sa configuration actuelle, à dire vrai) proviendrait effectivement de la Chine, de la région du Hunan, et aurait été nommé en l'honneur du Général Tso Tsung-t'ang.

Selon Fuchsia Dunlop, qui a rédigé un petit essai sur l'histoire du Général Tao dans son ouvrage "Revolutionary Chinese Cookbook: recipes from Hunan Province", les Amériques devraient la recette à un Chinois d'origines modestes nommé Peng Chang-kuei. Né en 1919, il serait devenu l'apprenti d'un Chef réputé jusqu'à devenir assez renommé lui-même pour être placé en charge des banquets du gouvernement nationaliste pendant la 2e Guerre Mondiale.

Après une longue carrière en Chine, Chef Peng Chang-kuei s'est établi à New York en 1973. C'est là qu'il aurait commencé à servir une version modifiée du Général Tao, une recette peu connue qu'il avait apprise dans les années 50. Tandis que la version d'origine était du côté acidulé, avec de fortes notes épicées, il se serait ajusté aux préférences locales en concoctant une version plus sucrée... Cette version américanisée est devenue un symbole internationalement reconnu de la cuisine chinoise et hunnanaise, si bien que la boucle est maintenant bouclée: certains restaurants chics du Hunan proposent aujourd'hui cette recette dans leur établissement.

Ces versions cuisinées en Chine aujourd'hui se distinguent cependant de l'itération américaine, qui repose sur une combinaison de vinaigre clair (de riz, de vin) et de ketchup ou de pâte de tomates. L'ingrédient "pivot" du General Tso à la chinoise est le vinaigre noir du Chinkiang, beaucoup plus fragrant et aromatique que sa contrepartie occidentale et plus représentatif du registre culinaire chinois.

Est-ce à dire que vous devriez essayer - vous aussi - de substituer le vinaigre noir au vinaigre de riz dans votre recette préféré de Général Tao? Non pas, non pas! Si vous voulez vraiment essayer une recette aux saveurs authentiques dans ce même profil de saveurs, je vous propose plutôt de découvrir le poulet Gong bao. Nappé d'une sauce aigre-douce, sauté (non frit) et accompagné d'arachides et d'oignons verts, ce plat chinois évoque le meilleur du Général Tao tout en étant meilleur pour la santé, plus facile à préparer (dans la mesure où on évite une friture!) et plus goûteux. Disons-le sans détour: le Gong bao est carrément meilleur que le Tao américanisé!

Le seul défi que vous aurez à relever afin de vous convertir à cette délicieuse alternative sera de rassembler les ingrédients. Je vous propose ci-dessous une recette de Fuschia Dunlop, avec quelques ajustements apportés au fil des répétitions dans ma cuisine.

J'ai placé en garniture deux piments sichuanais "qui pointent vers le soleil"
afin de vous montrer à quoi ils ressemblent. Classés 5/10 sur l'échelle de Scoville,
ces piments contribuent non seulement en "épice", mais aussi, en fragrance!
Poulet Gongbao
(Pour 2 personnes en plat principal, ou pour 4 personnes dans le cadre d'un repas chinois à plusieurs mets. À doubler pour un repas familial!)

Ingrédients

- 2/3 de livre de hauts de cuisse de poulet sans peau coupés en petits dés de 1 cm environ
- 3 gousses d'ail en fines lamelles et quantité équivalente de gingembre en fines lamelles aussi
- 5 oignons verts (parties blanches seulement, coupées en tronçons de 1cm)
- 2 c. à table d'huile d'arrachide
- Une dizaine de piments séchés (j'utilise des Piments qui pointent vers le Soleil, mais vous pourriez aussi recourir à des piments thaï)
- 1 c. à thé de poivre du Sichuan
- 2/3 de tasse d'arachides rôties sans la peau (non salées, de préférence, mais au final, c'est bon quand même)

Pour la marinade
- 1/2 c. à thé de sel
- 2 c. à thé de sauce soya
- 1 c. à thé de vin de cuisson ou de sherry ou de triple sec
- 1 c. à table de fécule de maïs

Pour la sauce
- 3 c. à thé de sucre
- 1 c. à thé de fécule de maïs
- 1 c. à thé de sauce soya pâle
- 1 c. à thé de sauce soya foncée
- 3 c. à thé de vinaigre noir Chinkiang
- 1 c. à table d'eau

Pour la finition
- 1 c. à thé d'huile de sésame grillé

Préparation

1- Combiner les cubes de poulet avec les ingrédients de la marinade dans un bol et réfrigérer

2- Combiner les ingrédients de la sauce dans un bol et réserver.

3- Couper les piments en deux ou trois tronçons (selon la longueur) et se débarrasser des graines. Lavez-vous bien les mains après avoir touché les piments, sinon, vous risquez des sensations de brûlure très désagréables!

4- Dans un wok, faire chauffer 2 c. à table d'huile sur un feu vif. Lorsque l'huile est chaude (mais pas fumante), ajouter les morceaux de piment et le poivre du Sichuan et faire sauter afin de dégager les arômes. Une odeur appuyée et piquante devrait envahir votre cuisine. Si ce n'est pas le cas, ça veut dire que votre wok n'est pas assez chaud. Attention tout de même de ne pas brûler vos épices: elles deviendraient alors amères!

5- Ajouter le poulet et cuire en remuant constamment. Dès que les cubes de poulet commencent à se séparer, ajouter les lamelles d'ail et de gingembre et les tronçons d'oignon vert. Poursuivre la cuisson quelques minutes, jusqu'à ce que le poulet soit bien cuit.

6- Mélanger la sauce et la transvider dans le wok en remuant bien. Dès qu'elle commence à épaissir, ajouter les arachides. Fermer le rond et ajouter l'huile de sésame en mélangeant bien une toute dernière fois.

Le poulet Gongbao est délicieux avec du riz blanc ou une salade verte. Pour faire changement, vous pouvez aussi substituer le poulet pour une autre protéine à votre convenance, comme des crevettes ou du tofu, par exemple. Une autre variation possible consiste à utiliser des noix de cachou à la place des arachides, mais je préfère encore la version originale.

Dans les teintes de brun, cette recette sera élevée par l'usage de bols, de serviettes de table ou de baguettes colorés. Prévoyez comment vous la servirez avant de vous lancer dans la préparation du repas afin de vous assurer d'avoir le nécessaire!

Cette photo me fait penser à un tableau chinois. Ici, l'art culinaire et l'art pictural
se rencontrent!

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dimanche 15 septembre 2013

Québec, fais du bruit pour la Galette libanaise!

Lors d'une activité foodie récente, Caroline la Snob notait comment chaque blogueur culinaire de Québec - ou presque - s'associe publiquement à un établissement de restauration qui l'a séduit. Pour elle, c'est bien connu, c'est le Moine Échanson dont la sélection de vins plaît à une amatrice de sa trempe. Pour Sylvie Isabelle, c'est plutôt le Bouchon du Pied Bleu (et je vous dis ça après l'avoir observée tenir une campagne fougueuse sur Facebook en faveur de l'établissement pour un classement dans le The Air Canada enRoute People's Choice Award.)

Cette réflexion de Caroline m'a amenée sur une piste introspective. Avais-je un restaurant préféré? Un établissement dont je ne me lasserais jamais? Je chéris le souvenir de mon 14 services en accord mets et vins à la Tanière en grande partie parce que je sais que l'expérience ne se répétera pas tout de suite, que je devrai l'attendre avec appétit. Je salue l'audace des chefs-proprios de l'Affaire est Ketchup (je sais, ils ont aussi Patente et Machin, mais moi, je fais encore du bruit pour l'original): servir une cuisine maison actualisée dans une cuisine plus petite que celle de ma mère, ça prend du guts...

Mais en y pensant bien, mon esprit revenait sans cesse à une autre enseigne. J'aimerais dire que j'ai découvert celle-ci au début de l'été, lorsque la température clémente a incité la reprise des longues marches sans objectif précis. L'histoire est moins poétique. Je travaillais alors comme consultante dans un restaurant et j'ai observé leur fulgurante ascension jusqu'au sommet du palmarès Trip Advisor, devant la Tanière - justement -, le Continental, le St-Amour et le Patriarche, pour ne nommer que ceux-là. Le nom du restaurant triomphal, révélé à Québec par acclamation touristique: la Galette Libanaise.

Surpris, hein? Bien moi aussi. Avec un brin de scepticisme, je me suis pointée au pignon sur rue du commerce, sur grande Allée, plantée au milieu de la sortie des bars. C'est là que j'ai aperçu pour la première fois les fameuses galettes, mi-pita mi-pizza, qui arboraient des garnitures à sous-marins. Avec un sourire chaleureux, un jeune homme a pris ma commande avec un charme si avenant que j'ai tout de suite su qu'il devait s'agit d'un des propriétaires de l'entreprise. Notre jasette d'alors m'a donné raison.

Je vous présente Dory et Tony. Les deux frères ont démarré
La Galette libanaise en mai 2012, il y a un peu plus d'un an.

Ne soupçonnant en rien ma condition de blogueuse, Dory n'a pas hésité à satisfaire ma curiosité et à me régaler de la petite histoire du commerce. Issu de la famille Tannous, des entrepreneurs de la restauration à Québec, ils ont eu l'idée d'un nouveau concept de sandwich inspiré d'un snack de rue très prisé au Liban: la galette.

Elle y est préparée par des marchands qui se présentent sur les places publiques et les cuisent à l'aide de brûleurs au gaz surmontés de pierres, avant de les garnir d'une tartinade aromatique au thym (zaatar) ou une mixture de viande épicée (dans le cas des lahmé b'agin.)

À l'aide de leur père, un Chef pâtissier de talent, ils ont développé une recette de pâte à galette qui allait permettre de répliquer l'originale en grande quantité et en la cuisant dans un four à pizza.


Dory tient ici un réceptacle qui contient les boules de pâte qui seront
transformées en galette sur commande.

Père et fils ont ensuite créé des garnitures à galette en tentant d'anticiper les besoins de la clientèle qui allaient les fréquenter: des travailleurs de jour et des jeunes en train de faire la fête la nuit. Tartinade de falafel pour les végétaliens, épinard et féta pour les flexitariens, saumon fumé pour les fines bouches, à l'agneau pour les amateurs de shawarma,  poulet, viande et fromage ou combo de viande froide pour les habitués de Subway, la gamme d'origine comptait plus de saveurs, mais ce sont celles-là qui sont restées à la demande populaire.


Le menu actuel de la Galette libanaise offre 8 garnitures différentes.

La pâte est tartinée de la garniture choisie...
... enfournée et cuite...

puis relevée avec une série de condiments pour la plupart plus
associés aux sous-marins occidentaux qu'aux galettes libanaises.

"Notre famille a toujours été dans la restauration. Mon frère Tony a même travaillé dans les restaurants pour y installer Maître D (un système de gestion de salle), alors il a tout vécu avec eux, des ouvertures aux fermetures, et il a beaucoup appris," m'a confié Tony lors d'une entrevue qu'il a accepté de m'accorder en vue de préparer cet article.

Et j'aurais tendance à lui donner raison. Les deux jeunes entrepreneurs, qui ont investi toutes leurs économies dans l'ouverture de leur projet d'affaires, planifient ouvrir une seconde succursale sur Maguire en novembre grâce au succès qu'ils ont connu avec leur premier point de vente.

Je me souviens encore ma première bouchée de galette libaise (épinard-féta, en passant). Je me suis dit: "Oh boy." Après avoir accepté le deuil la nourriture de rue que j'avais connue sur Côte Ouest, elle venait de m'être restaurée redonnée dans toute son ingéniosité, tout son charisme. N'oubliez pas: ce qui importe dans la culture des "foodtrucks", ce n'est pas que la cuisine ou le service se fasse dans un camion, mais qu'on ait le goût de marcher dans la rue aussi souvent que possible pour s'y sustenter.

Si je n'ai pas déjà réussi à vous convaincre d'aller essayer cet endroit, voici 5 raisons (vous savez que je ne surligne jamais rien en gras ici! Ça veut dire quelque chose!)

1- Le pain chaud de la galette, cuite devant vous et garnie tout juste sorti du four.
2- La sélection de garnitures si délicieuses que je n'ai pas encore été capable de décider si je préfère saumon fumé, épinards et féta ou poulet.
3- Donner du crédit à cette innovation culinaire locale. Tony et Dony ONT INVENTÉ CE TRUC MALADE! Le cronut pourrait presque aller se rhabiller si la version de Paillard n'était pas si délicieuse...
4- Une histoire entrepreneuriale inspirante, avec deux proprios ultra-sympa que vous aurez sans doute la chance de croiser
5- Le meilleur rapport qualité-prix pour un repas aussi délicieusement bourratif.




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vendredi 13 septembre 2013

Réussir une sauce hollandaise classique

La hollandaise, reine parmi les sauces s'il en est une, aurait été inventée pendant la Guerre de Hollande sous le règne de Louis XIV pour en finir - tenez-vous bien - avec les sauces grasses. Ça ne donne pas trop le goût d'imaginer ce que ces gens mangeaient auparavant...

La sauce hollandaise sert de base à toute une catégories de sauces classiques, les émulsions chaudes, parmi lesquelles on retrouve la délicieuse béarnaise. Dans cette technique, des jaunes d’œuf montés en sabayon à l'aide d'un liquide aromatisé (une réduction d'eau, de vinaigre de vin blanc, de citron et de poivre noir le plus souvent) servent à émulsionner le corps gras qui se présente sous la forme d'une généreuse quantité de beurre fondu.

Les écueils techniques étant nombreux, je n'ai pas hésité à sauter aux fourneaux et à vous préparer une capsule vidéo riche en détails qui m'ont été transmis par plusieurs chefs lors de ma formation en cuisine. Vous pouvez cliquer ici pour la visionner sur Youtube, mais voici tout de même trois règles de base à observer pour réussir votre sauce:

1- La première clé du succès d'une hollandaise est la température de cuisson du sabayon. Les jaunes d’œufs doivent être fouettés dans un bol sur un bain-marie à la bonne température, ni trop chaude, ni trop froide. Si la chaleur n'est pas suffisante, les protéines de l’œuf ne pourront pas coaguler et épaissir la sauce. Si la chaleur est trop vive, les œufs cuiront trop et vous obtiendrez des œufs brouillés.

2- Ensuite, il y a le degré de cuisson du sabayon lui-même. En fouettant la mixture sur le bain-marie, on cherche à obtenir une préparation crémeuse, épaisse, si consistante, en fait, que vous pourrez y laisser la marque de votre fouet. (Le cuisinier professionnel observe l'apparition de "rubans" lorsqu'il replie la sauce.)

3- Finalement, l'ajout du beurre doit impérativement se faire en dehors du bain-marie et très progressivement, comme pour toutes les émulsions, qu'elles soient chaudes ou froides.

Une sauce hollandaise se doit d'être bien consistante!
Sur cette image, la cuilller déposée sur la sauce flotte carrément
sur le dessus sans tomber au fond du bol

Sauce hollandaise classique
(Pour 4 à 6 personnes)

Ingrédients
-1/2 livre de beurre (non salé de préférence, mais cela n'aura au final qu'une incidence sur la quantité de sel ajoutée à la fin.)
- 3 c. à table d'eau
- 2 c. à table de vinaigre de vin blanc
- 1/2 c. à table de jus de citron fraîchement pressé
- 10 grains de poivre noir
- 3 jaunes d'oeuf
- Sel, poivre blanc, poivre de Cayenne et jus de citron additionnel, au goût

Préparation

 1- Faire fondre le beurre dans un bol monté sur un bain-marie à feu doux

2- Écraser le poivre en grain à l'aide d'un chaudron en pressant fermement avec tout le haut du corps, puis combiner dans un petit poêlon avec l'eau, le vinaigre de vin blanc et le jus de citron. Réduire de moitié et filtrer à l'aide d'un petit tamis.

3-Placer les jaunes d’œuf et la réduction dans un grand bol résistant à la chaleur (de préférence en métal, mais mes bols en verre ont toujours fait l'affaire jusqu'ici) sur un bain-marie. À l'aide d'un gros fouet bien lourd, battre la mixture avec un mouvement de "8" vigoureux. La préparation va changer d'apparence plusieurs fois. Elle va d'abord s'éclaircir et mousser, puis les bulles vont disparaître et la couleur va pâlir encore davantage. Finalement, la préparation va épaissir jusqu'à former des rubans. Ici, je vous recommande très fortement d'aller voir mon vidéo technique, afin de connaître toutes les astuces pour réussir cette technique.

4- Une fois le sabayon bien crémeux, retirer le bol du feu, puis incorporer le beurre peu à peu en fouettant toujours aussi vigoureusement, jusqu'à l'obtention d'une sauce qui aura tout d'une hollandaise!

5- Goûter, assaisonner à l'aide de sel, de Cayenne, de poivre et de jus de citron - au besoin!! -, goûter à nouveau et rectifier l'assaisonnement une dernière fois.

Si votre sauce semble vouloir demeurer lisse et crémeuse, cela signifie que vous avez réussi. Si elle commence à se séparer, vous avez raté une étape. :(

La sauce hollandaise ne peut pas être réchauffée et devra être servie rapidement, telle quelle, sur la recette à laquelle elle se destine. Pour ma part, je vous recommande d'essayer mon hallucinant "hamburgoeuf", à mi-chemin entre le burger et l’œuf bénédictine. :)

Bon, je vous laisse, je dois aller chercher le chapeau de Calimero!
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mercredi 11 septembre 2013

Hamburgoeuf pour un brunch original

À mi-chemin entre un souvenir d'enfance (pas le mien, mais bien de mon amoureux) et un trip bouffe ultime, je vous présente l'élusif "Hamburgoeuf!" Avec un terme aussi sexy, surprenant que son usage ne soit pas du tout répandu sur Google, où seules 24 entrées apparaissent en lien avec ce mot-clé. En tout cas, si on assiste à une émergence fulgurante du concept, vous saurez que c'est votre foodista préférée qui a parti la vague!!

La version du "hamburgoeuf" que ma belle-mère servait à sa petite marmaille jadis était un assemblage de pain à hamburger (indispensable), d'oeuf (of course), de fromage jaune (un "cheeseburgoeuf?"), de tranches de bacon (miam) et... de confiture de fraise. La première fois que mon amoureux m'en a parlé, je ne savais pas trop si je devais me lécher les babines ou retrousser le nez de dédain.

À sa demande, je me suis penchée sur la question plus récemment et j'ai décidé d'apporter ma petite touche foodie à cette recette. Croyez-le ou non, j'ai réussi à la rendre encore plus décadente en ajoutant une bonne lampée de sauce hollandaise maison. Grâce à cette modification, on se retrouve avec une assiette bénédictine ma foi très originale.

Pour tout dire, le mélange des saveurs et des textures est malade, à s'en faire sortir les yeux de la tête... ou à mettre son foie en quarantaine. Tandis que la recette de ma belle-mère proposait un équilibre salé-sucré très agréable en raison de la confiture de fraise, l'acidité de la hollandaise ajoute une troisième dimension au profil de saveur, décuplant d'autant le plaisir gustatif.

Cette recette est à essayer absolument lors d'un brunch gourmand... À cet égard, saviez-vous que le mot "brunch" tire ton origine de la contraction de "breakfast for lunch?" Aucune idée ne surpasse le hamburgoeuf lorsque vient le temps de combiner le meilleur du déjeuner et du dîner en une seule assiette!


Glorieux hamburgoeuf, encore plus délicieux qu'il est beau! 

Hamburgoeuf pour un brunch original 
(Pour 4 personnes)

Ingrédients

- 8 tranches de bacon (à omettre ou à substituer pour une version végétarienne)
- 4 oeufs
- 4 pains à hamburger garnis de graines de sésame
- 1 cuiller à thé d'huile
- 4 tranches de fromage jaune (ou autre, au goût!)
- 4 c. à table de confiture de fraises (essayez-le pour vrai, c'est quelque chose!)
- 1 recette de sauce hollandaise (je publierai ma recette personnelle le 13 septembre sur 180 degrés)
- Sel et poivre du moulin au goût

Préparation

1- Faire dorer le bacon dans un grand poêlon

2- Faire cuire les oeufs en les tournant. Selon votre préférence, cuisez complètement le jaune ou gardez-le liquide.

3- Griller les pains à hamburger dans un grille-pain jusqu'à obtenir une belle couleur dorée

4- Pour assembler, déposer une tranche de fromage sur le bas d'un pain à hamburger, ajouter l'oeuf, garnir de sauce hollandaise et de bacon, puis tartiner la face intérieure du pain du dessus avec la confiture de fraises et refermer. Répéter pour les 3 autres sandwichs.

Comme l'oeuf bénédictine, le hamburgoeuf se mange avec une fourchette et un couteau. Profitez-en bien! Une fois n'est pas coutume! ;)

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lundi 9 septembre 2013

Épluchette de maïs pour une VachàBeurre bienheureuse

C'est le temps du maïs! Cueilli ou acheté frais et cuit le jour même, quel délice! Je ne sais pas comment ça se passe par chez vous, mais chez nous, la tradition familiale consiste à placer une livre de beurre au milieu de la table pour que chacun y roule ses épis avant de les asperger de sel. Pas très hygiénique, j'en conviens, mais tellement amusant, le signe d'une vraie célébration des récoltes! :)

Je n'aurais sans doute jamais dérogé à cette tradition si la compagnie de design française Stilic Force ne m'avait pas contactée afin de m'offrir d'essayer un de leurs produits vedettes, l'adorable "VachàBeurre." Il s'agit un petit objet en acier inox dont la seule fonction consiste à transformer le beurre froid en paille, plus facile à tartiner. Nos cousins français n'étant pas des mangeurs de blé d'inde sur l'épi, je pense que Stilic Force a été plutôt surprise par l'usage que j'en ai fait: le début d'une nouvelle tradition rigolote pour accompagner les épluchettes de maïs. Les enfants adoreront, j'en suis convaincue!

La VachàBeurre raffole du beurre bien froid et elle le transforme en paille prête à tartiner!
Son design ludique a d'ailleurs remporté une médaille de bronze au
Concours Lépine 2013
Je fais tirer un paquet-cadeau contenant une VachàBeurre sur Facebook le 20 septembre 2013 prochain. Si ce n'est pas déjà fait, rendez-vous sur ma page et suivez les consignes pour prendre part au concours! Vous pouvez aussi vous procurer la sympathique petite vache grâce à la magie du web en cliquant ici.

Bien qu'il existe plusieurs façons de cuire le maïs, je préfère le faire bouillir, car c'est la meilleure façon de conserver la consistance croquante et juteuse à souhait. Plusieurs écueils guettent cependant les amateurs et chacun semble avoir développé sa propre méthode. Je me suis permis d'en tester plusieurs pour vous.

Voici 5 grandes conclusions auxquelles j'en suis arrivée:

1- Cuisez toujours votre maïs dans de l'eau déjà bouillante. La plupart des recettes suggèrent de 7 à 10 minutes de cuisson, mais ne nous le cachons pas, à 10 minutes, il sera vraiment mou. Compte tenu que le maïs peut être consommé cru, préférez une cuisson plus rapide pour profiter de ses propriétés naturelles.

2- Il importe de ne PAS saler l'eau de cuisson du maïs, car le sel tend à le faire durcir et à développer chez lui une consistance peu désirable. Rien ne vous empêche de le saler à la toute fin, par contre! ;)

3- L'ajout de lait dans l'eau est réputé favoriser le développement d'une belle couleur lustrée en raison de la caséine qu'il contient. J'ai tenté une cuisson avec et sans lait. Au final, la différence entre les deux ne me semble pas valoir le prix du lait impliqué dans la manœuvre. À vous de voir!

4- Plusieurs personnes ajoutent aussi du sucre ou du sirop dans l'eau de cuisson afin de faire ressortir le goût sucré du maïs. Un bon maïs sera naturellement sucré, alors le gros bon sens dicte de travailler plus fort pour s'approvisionner en produits de qualité et à manger la maïs en saison. Hors saison, l'agent sucrant peut aider, mais il ne faut pas trop forcer la mise.

5- Le maïs tend à perdre une partie de sa saveur lors de la cuisson. Pour cette raison, plusieurs personnes le font bouillir en ajoutant une partie des feuilles arrachées au préalable, puisqu'elles diffusent leur saveur dans l'eau. L'idée n'est pas mauvaise, sauf qu'il faut s'assurer d'utiliser des épis de blé d'Inde biologique si on veut procéder ainsi, sans quoi votre précieux maïs pataugera dans un cocktail de pesticides et d'insecticides. Si vous n'avez pas accès à du maïs bio, assurez-vous de vous débarrasser de toutes les feuilles qui sont en contact avec l'air ou l'eau de la pluie, par infiltration.


Elle est mignonne, la VachàBeurre, avec ses grands yeux doux.

Cet article a été réalisé en collaboration avec Stilic Force. Depuis 1995, Stilic Force est une marque de design qui vise à offrir des produits utiles à des prix raisonnables, conçus à Montrouge et fabriqués en France. Leurs objets s'adressent à la famille et aux enfants en particulier.

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samedi 7 septembre 2013

Cuisinez St-Roch comme un cri du coeur

La chose "foodie" n'a jamais été plus à la mode que maintenant, avec une multiplication vertigineuse des photos de bouffe en ligne et des émissions de cuisine qui rivalisent de créativité pour séduire le public québécois. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'une artère commerciale de Québec se mobilise afin d'utiliser l'appel du ventre pour attirer à elle un public gourmand. C'est ainsi qu'a eu lieu aujourd'hui, sous un ciel gris mais dans une bonne humeur palpable, la première édition de "Cuisinez St-Roch."

Les gourmets n'ont pas hésité à faire la file pour
mettre la main sur un morceau de pizza de la Boîte à Pain!
Lors du lancement auquel j'ai pris part la semaine dernière, j'ai eu la surprise d'apprendre que plus de 50% de l'offre commerciale de la rue St-Joseph tournait autour de l'alimentation. Et pourtant, j'ai travaillé dans le secteur pendant plusieurs années et je continue de le fréquenter assidûment depuis mon poste de commandement sur Cartier, car j'y trouve des produits et services qui complémentent l'offre du quartier Montcalm.

Imaginez donc la surprise de ceux et celles qui ne fréquentent pas du tout le centre-ville, parce qu'ils résident en banlieue et que leur travail ne les oblige pas à s'y engager! En déambulant parmi les étals de commerçants, je me suis permis d'interroger au hasard une vingtaine de personnes sur leur degré de familiarité avec l'offre commerciale du secteur. Environ la moitié ont avoué ignorer tout, ou presque tout, de St-Joseph, mais avoir été attiré par l'événement. Super: c'était précisément l'objectif visé par les organisateurs. Impossible, cependant, de ne pas penser à l'après, puisque la scission entre une importante portion de la population de Québec et son centre-ville demeure.

Avec des banlieues organisées pour donner un accès aux produits de consommation courante, nul besoin de dépenser du temps et de brûler de l'essence pour aller faire ses courses en basse-ville... N'est-ce pas, d'ailleurs, le contraire du principe de la consommation locale?

Pourtant, le cœur de Québec a besoin du support de l'ensemble des citoyens de la ville pour battre, s'épanouir et être ce lieu qui appartienne à tous et qui nourrisse notre fierté citadine.

Pour cette raisons sans doute, l'événement d'aujourd'hui n'a été que le coup d'envoi d'une campagne beaucoup plus longue pour accomplir une grande séduction. Les outils de réseautage social montés pour l'événement continueront d'être actifs et animés à l'année longue, des sacs réutilisables aux couleurs de "Cuisinez St-Roch" circuleront afin de rappeler aux travailleurs concernés qu'ils peuvent acheter à souper sur St-Joseph avant de retourner vers la banlieue, et la récurrence annoncée du volet "événementiel" permettra une mobilisation de plus en plus grande de la population pour son centre-ville gourmand.

Le sac "Cuisinez St-Roch" continuera à circuler dans les rues
de Québec pour les jours et mois à venir!
Moi, je vais dans St-Roch pour:

- Faire aiguiser mes précieux couteaux à la meule à eau chez Lucie Côté Cuisine

- L'expertise de Camellia Sinensis en matière de thés. La boutique proposait d'ailleurs un accord inusité "thé" et "huître" en collaboration avec Jeff Poissonnerie lors de l'événement, un autre incontournable de l'artère.



- Les fabuleuses saucisses de William J. Walter.

-  La qualité de la viande chez Eumatimi

Le porcelet en méchoui au kiosque d'Eumatimi a volé la vedette! 

- Les nouilles japonaises de Hosaka-ya ramen, incursion culturelle nippone en prime

- Les bières artisanales de la Korrigane (essayez leur plateau de dégustation avec du pop corn chaud!)

- Les shish taouk d'Al Balade, 269 rue St-Joseph

- L'Affaire est Ketchup, pour une cuisine qui a du flair à un prix qu'on peut encore se payer

- La Coopérative des Grands Rangs pour un accès à des produits 100% Québec de plus de 80 producteurs

- Fanamanga, sur la rue du Pont, à deux pas de St-Joseph, pour un bubble tea et un petit Tokyo à Québec! ;)

Et puis j'ajouterais que dans la liste des avantages de devenir parent, je pourrai enfin prendre part aux activités pour enfants de de la Meute au Cercle. Le regroupement avait organisé diverses activités pour enfants aujourd'hui, dont une zone de dessin à la craie sur l'asphalte pour mettre aux petits d'illustrer leurs aliments préférés.

Mais il est trop joli pour être mangé, celui-là!

Et vous, quelles sont vos bonnes adresses dans St-Roch?

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jeudi 5 septembre 2013

Terrine d'automne aux champignons et pommes caramélisées

C'est à la demande de l'entreprise de Québec "Le Canard Goulu" et à partir de sketchs exécutés par le Chef Martin Guillemette que la céramiste Véronique Martel s'est embarquée dans le défi de créer ici un ustensile de cuisine mieux connu chez nos cousins français: une terrine pour le foie gras, couvercle avec fontaine et pressoir inclus.

"Cela faisait des années que nous voulions avoir une terrine pour le foie gras", m'a expliqué Marie-Josée Garneau lors d'une entrevue sur Maguire, où l'entreprise opère un point de vente direct. " Nous avons constaté que cet objet était complètement introuvable au Québec et que l'importation n'était pas une option viable. Nous avons donc eu l'idée de confier ce mandat à un artiste local, car ça cadrait bien avec notre façon de faire les choses."

Dans un contexte où le fait d'embaucher un céramiste québécois pour réaliser des morceaux de vaisselle utilitaire n'est pas la voie de la facilité financière, c'est en priorisant ses valeurs fortes que le Canard Goulu en est arrivé à cette décision d'affaires. L'entreprise, qui existe depuis plus de 16 ans, compte maintenant sur l'expertise de 34 employés. Selon Marie-Josée Garneau, sa compagnie s'est toujours démarquée par une éthique du terroir, incluant la décision de garder main-mise sur l'ensemble de la production, à toutes les étapes: à la ferme de St-Apollinaire, dans l'usine alimentaire, en boutique, et même au restaurant qui interprète les produits du canard au grand bonheur des gourmands.

"Si l'animal est élevé, abattu, préparé et cuisiné dans les règles de l'art, on doit se donner le droit de le consommer, tout en faisant preuve de gratitude. Une terrine réalisée par une jeune artiste entrepreneure est une belle façon d'honorer nos canards jusqu'au bout."

Du côté de Véronique Martel, la collaboration avec Le Canard Goulu a aussi suscité son lot de réflexions. "Avec un objet ultra-utilitaire comme une terrine à foie gras, j'ai eu la chance de réaliser une pièce s'inscrivant dans une longue tradition. Tous les impératifs et contraintes techniques se trouvaient au service d'un autre art que le mien: l'art culinaire."

C'est avec le plus grand respect du travail de ces artisans que je me suis mise au défi de développer une terrine qui allait "sortir du moule." Inspirée par cette recette, j'ai finalement opté pour une terrine de champignons aux pommes caramélisées, bardée de chou de Savoie, une création élégante, festive, et complémentaire aux saveurs doucement musquées du canard. Il va sans dire qu'elle est aussi délicieuse avec des croûtons brossés à l'ail ou du bon pain frais!

Je vous laisse sur ma recette et la photographie de l'incomparable photographe et styliste culinaire Catherine Côté, un splendide mémento d'une collaboration d'artistes de la table de Québec!


Terrine à foie gras du Canard Goulu, exécutée par Véronique Martel.
Rudement appétissante, cette assiette garnie de tranches de terrine et de magret
de canard fumé à la Canard Goulu, qu'en dites-vous?
Crédit photo: Catherine Côté

Les terrines de Véronique Martel sont en vente à la boutique du Canard Goulu, au 1281 Avenue Maguire, et à compter de la fin septembre, dans un nouveau point de vente à Cap-Rouge. Vous pourrez aussi y retrouver une autre pièce issue de leur collaboration: une cassole à cassoulet classique.


Terrine d'automne aux champignons et pommes caramélisées

Ingrédients

- 1 gros chou de Savoie (feuilles extérieures seulement, environ 8)
- 1 barquette de tranches de champignons Portobello (environ 8 tranches de 1 pouce d'épaisseur)
- 2 pommes vertes "Granny Smith" pelées, tranchées en 8 quartiers chaque, pour un total de 16 quartiers
- 1/2 tasse de Passito de Pantelleria (ou de cidre de glace)
- 3 c. à thé d'huile d'olive
- 3 c. à thé de beurre
- 3 chopines de champignons de Paris grossièrement émincées
- 1 tasse d'oignon espagnol finement émincé
- 3-4 gousses d'ail finement émincées
- 1 c. à table de feuilles de thym frais finement ciselées (ou plus au goût)
- 1 tasse de crème à cuisson 35%
- 3 blancs d'oeuf
- 1 1/2 tasse de mie de pain blanc frais émiettée (un pain en tranches fait l'affaire)
- 2 c. à thé de moutarde de Dijon (ou plus au goût)
- 1/4 de t. de persil frais finement ciselé
- Sel et poivre du moulin au goût

Préparation

1- Amener un gros chaudron plein d'eau salée à ébullition et blanchir les feuilles de chou en deux fois environ 25-30 secondes, puis les refroidir à l'eau glacée. Les sécher complètement et délicatement à l'aide de serviettes. Cette étape est très importante afin d'obtenir une terrine avec une consistance adéquate.

2- Dans deux poêlons, faire fondre 1 c. à thé d'huile et 1 c. à thé de beurre chaque, puis faire dorer les pommes sur un feu moyen-vif dans le premier et les tranches de Portobello dans le second. Lorsque les tranches sont bien colorées sur toutes les faces, déglacer chaque poêlon avec 1/4 de tasse de Passito de Pantelleria, et poursuivre la cuisson jusqu'à sec sans brûler. (Baisser le feu au besoin.)

3- Dans un grand poêlon ou un wok, faire fondre 1 c. à thé de beurre et 1 c. à thé d'huile d'olive et faire sauter les champignons de Paris jusqu'à ce que leur jus de cuisson soit complètement évaporé. Ajouter l'ail, l'oignon et le thym frais, puis poursuivre la cuisson 3-4 minutes. Encore ici, il est important de compléter l'évaporation du liquide, sans quoi la terrine ne se tiendra pas après la cuisson.

4- Dans un mélangeur robuste, combiner le mélange de champignons de Paris avec la crème 35%, les blancs d'oeuf, la mie de pain, la moutarde de Dijon, le persil, puis réduire en mixture d'une consistance lisse. Saler, poivrer, goûter et rectifier l'assaisonnement au goût.

5- À l'aide des feuilles de chou blanchies et refroidies, recouvrir le fond et les côtés de la terrine en les laissant dépasser à l'extérieur. À partir d'ici, il faut assembler la terrine en alternant entre la mixture aux champignons, la couche de pommes caramélisées, la couche de champignons Portobello, entendu que la mixture doit se trouver entre tous les étages, de même que dans le fond et sur le dessus. N'oubliez pas que la terrine se servira inversée, et donc, qu'il faut placer les champignons la tête en bas afin de les retrouver du bon côté lors du démoulage.

6- Placer la terrine avec son couvercle dans un bain-marie et la mettre au four à 400 Fahrenheit pour 1h15 à 1h30 minutes, ou jusqu'à ce que la température interne atteigne les 155 degrés Fahrenheit. Si vous mettez de l'eau froide dans votre bain-marie, cela pourrait prolonger le temps nécessaire pour compléter la cuisson.

7- Retirer la terrine du four et la laisser refroidir à l'air libre pendant 30 minutes. Enlever le couvercle, déposer le pressoir et réfrigérer ainsi pendant au moins 4 heures, afin d'aider le liquide restant à sortir de la terrine. (J'ai placé des conserves de pois chiches sur les deux côtés du pressoir afin d'augmenter son poids.) Retirer le pressoir, replacer le couvercle et poursuivre la réfrigération une vingtaine d'heures de plus, afin de laisser aux saveurs le temps de se développer.

Il ne reste plus qu'à démouler la terrine. Pour procéder, déposez une assiette ou une planche à découper face contre la terrine, puis revirer les deux d'un coup sec. La terrine se démoulera d'elle-même et ira se déposer dans l'assiette. Tous le liquide extrait s'y retrouvera aussi, de telle sorte qu'il vaut mieux prévoir transférer la terrine dans une autre assiette.

Pour trancher la terrine, j'ai utilisé un couteau de boucher bien affûté, que j'ai trempé dans l'eau chaude entre chaque coupe. Il s'agit d'un mets délicat qui doit être manipulé avec soin, comme le foie gras!

Après toutes ces étapes, vous méritez plus que jamais que je vous souhaite "Bon appétit!"

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